1 juillet 2025

Dix-septième dimanche du temps ordinaire, C

HOMELIE DU SEIZIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, C

« Elle a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée »

Chers frères, chères sœurs, la réponse de Jésus à Marthe semble déroutante si nous la prenons simplement dans son contexte. Qui d’entre nous ne se sentirais pas vexé si elle était dans la situation de Marthe ? Cela me fait penser aux quelques invitations que j’ai reçu dans les familles et au cours desquelles je vois souvent les femmes partagées entre la cuisine et leur désir de participer activement à la conversion sur la table d’apéritif ou de repas, où le mari et moi continuons tout bonnement la discussion. Cela me fait aussi penser aux quelques invitations organisées dans ma communauté où je me retrouvais à tournoyer dans la cuisine et à m’énerver de l’absence des autres à mes côtés. Ces expériences nous font bien comprendre que la demande de Marie est légitime : « Seigneur, cela ne te fais rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? ». (…) 

Cependant, nous savons aussi tous qu’un invité, laissé seul dans le salon sans compagnie ne fait pas belle image pour la famille qui invite. Peut-être que la solution aurait été de faire une raclette ou une fondue. Là tous font leur cuisine à table et tout le monde est présent pour la conversation. Cela veut dire que le rôle de Marie est aussi important que celui de Marthe. Si nous prenons la discussion de Marie avec Jésus comme un temps de recherche des biens spirituels et le temps de Marthe à la cuisine comme le moment de recherche des biens matériels, nous comprenons que chacun de nous est à la fois Marie et Marthe.

D’une part, chacune et chacun d’entre nous ici, a travaillé ou travaille encore pour son bien-être matériel. Souvent, nous passons une grande partie de nos vies à courir après ce bien-être matériel. Quand nous sommes plus jeunes, nos études, nos recherches d’emploi, notre vie professionnelle, nos épargnes, nos luttes politiques tournent souvent autour de cela nous apporte matériellement. Quand nous sommes plus âgés, nos jardinages, nos investissements et nos voyages tournent aussi autour de ce bien-être matériel. D’autre part, nos engagements de bénévoles dans des associations, nos aides que nous portons aux autres, notre présence dans cette chapelle est une preuve de notre soif spirituelle. Nous sommes donc venus comme Marie, pour écouter la Parole de Dieu et pour partager le corps du Christ.

Sachant que le bien-être matériel et le bien-être spirituel sont tous nécessaires, Jésus nous aide à répondre à la question du plus important. Pour lui, le choix est clair. Nos accumulations matérielles, même la superficie que nous occupons dans l’espace, disparaîtront (chèque…). Ce qui ne disparaîtra pas, c’est le gain spirituel de notre vie. Que notre recherche du bien-être matériel sur cette terre, ne nous fasse pas oublier le bien-être spirituel qui est le plus important.