16 septembre 2023

24 février 2023 à St Pierre : 60 ans d’ordination presbytérale des pères Claude Rémond et Pierre Kunegel (SMA).

Le vendredi 24 février 2023 à Saint-Pierre (67140), les pères Claude Rémond et Pierre Kunegel ont célébré le 60e anniversaire de leur ordination presbytérale. La célébration eucharistique était présidée par Claude, tandis que Pierre prêchait. Étaient présents dans l’assemblée une vingtaine de fidèles, résidents de St Pierre Claver et de l’EHPAD, paroissiens de Stotzheim, de Saint-Pierre et de Gertwiller. Un repas festif a rassemblé les confrères de St Pierre Claver. Ci dessus, l’homélie du père Pierre. Cliquer pour visualiser l’album photos.

 

Frères et Sœurs,

Nous sommes rassemblés ce matin pour rendre grâce au Seigneur pour le 60ème anniversaire de notre ordination et pour nous souvenir des 5 confrères qui ont déjà rejoint la maison du Père. Nous sommes reconnaissants envers Dieu de nous avoir accompagné tout au long de notre vie.

Notre vocation n’est pas seulement une volonté personnelle pour nous engager au service de Dieu, elle est tout d’abord un appel du Seigneur qui, à travers l’éducation et la formation que nous avons reçues de nos parents, nous a éveillé à la foi. Ils ont eu à cœur de nous enseigner, de nous apprendre à prier, de nous accompagner aux célébrations et de nous engager à servir à l’autel.

J’ai le souvenir, lorsque j’étais encore tout jeune, que papa, en revenant le soir tard de son travail de couturier à Colmar, se présentait à côté de mon lit pour la prière du soir. Pour la prière du matin, c’est maman qui prenait le relais. 

En ce temps-là nous n’avions pas de bandes dessinées mais nous étions abonnés à la revue « Das Mission’s Glöklein » des Missions Africaines qui relatait des reportages sur la vie des enfants en Afrique.

Pendant la guerre, notre curé Joseph Sommereisen, ancien des Missions Africaines en service au Ghana, n’est pas revenu de l’exode, il a été remplacé par le Père Joseph Meyer, alors jeune missionnaire, empêché de rejoindre le Togo. Il nous parlait parfois de l’Afrique. C’est lui qui m’a mis au pied de l’autel pour servir la messe, un matin, à 7 H. h

L’appel du Seigneur s’est fait un jour où je servais la messe. Le curé Sommereisen, ayant de nouveau rejoint son poste après l’armistice, a eu la visite de son ami, le Père Sitzmann. Comme il n’y avait pas encore de concélébration, le curé m’a demandé de servir aussi la messe du Père et qu’il allait prévenir l’instituteur.

Après la messe, le Père Sitzmann m’a demandé si je ne voulais pas devenir missionnaire. Je lui ai répondu « oui » et c’est ainsi que tout s’est enclenché.

A la rentrée scolaire de 1947, j’ai rejoint le petit séminaire de St Pierre et c’est en 1963, après l’ordination, que j’ai rejoint la Côte d’Ivoire.  Le Père Rémond nous avait rejoint en 1948, le Père Schur, l’artiste des vitraux de la grande chapelle et le Père Billotte nous ont rejoints au Zinswald, en 1955.

Puis ce fut le noviciat à Chanly, en Belgique suivi de la première année de théologie à Lyon et de 28 mois de service militaire en Afrique du Nord.

C’est à cette époque que la province de Strasbourg a décidé d’ouvrir le grand séminaire à St Pierre. Nous n’étions pas du tout enchantés parce que nous n’avions plus l’occasion d’aller à des conférences qui étaient fort intéressantes à Lyon et qui nous offraient l’occasion d’avoir des échanges fructueux entre nous.

Nous faisions contre mauvaise fortune, bon cœur et c’est ainsi que nous sommes arrivés à la dernière étape, l’Ordination, le 24 février 1963 en l’église paroissiale de St Pierre.

Nous étions au nombre de 7 confrères, ordonnés par Mgr Lingenheim: le P. Modeste Billotte, le P. Gaby Euvrard, le P. Jean Marie Firdion, le Père Xavier Rasser, le Père Claude Rémond, le P. Jean Paul Schur et moi-même.

Le Père Jean Pierre Bittmann avait été ordonné 2 mois plus tôt par son oncle, Mgr Durrheimer qui était en partance pour la Côte d’Ivoire. Quelques années après, la sclérose en plaque a eu raison de sa santé et il nous a quitté. 

Nos parcours étaient différents. Certains ont rejoint la Mission en Côte d’ivoire et au Togo dès le début, d’autres ont eu des affectations au collège de Haguenau ou ailleurs, avant de rejoindre la Mission.

Voici que 60 ans après, nous, les rescapés, le P. Firdion, le P. Rémond et moi-même, nous rendons grâce à Dieu pour tout ce qui nous a été possible de réaliser pour le faire connaître et aimer par ceux qui nous ont été confiés au long de notre parcours.

En faisant une révision sur les années passées en Mission, je me rends compte qu’être Missionnaire ne veut pas seulement dire, aller chez les païens dans les pays lointains, faire une bonne catéchèse, prêcher et enseigner. Pour que notre parole soit crédible, il faut d’abord donner l’exemple par une vie qui correspond à ce que Jésus nous enseigne dans l’évangile.   C’est surtout par la proximité avec les gens, en étant à leur écoute, en donnant l’exemple, et en ayant de la compassion envers ceux qui ont des problèmes et qui sont dans la peine que nous sommes crédibles.

Mais la Mission n’est pas seulement à l’étranger, elle est aussi chez nous, dans nos paroisses, dans nos familles. Par le baptême nous sommes tous missionnaires, envoyés vers nos proches, nos relations, pour agir comme Jésus nous l’enseigne dans l’Evangile.                  

Aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu pour tout ce qu’il nous a permis de réaliser durant ces 60 années passées à son service.

 

 

Père KUNEGEL Pierre, SMA