1 juillet 2025

La vie missionnaire comme souffle de l’Église

« Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » Mc 16, 15. Ces mots de Jésus qui trouvent leur parallèle en Matthieu 28, 19 sont reconnus comme un grand commandement missionnaire qui suscita l’engouement des premiers disciples du Christ. Depuis lors, partant de Jérusalem, ils ont essayé de conquérir le monde à la cause de leur conviction kérygmatique : « le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, il est apparu à Pierre puis aux Douze » 1 Co 15, 3-5. Ce kérygme a été à la base de toutes les communautés chrétiennes qui se sont fondées grâce à l’action missionnaire.

Devenue tradition missionnaire, elle s’est perpétuée de génération en génération, et des vagues de missionnaires se sont relayées pour proclamer et entretenir cette foi à divers endroits dans le monde entier. Certains, ayant donné des missionnaires et bénéficiant ensuite du grain semé à l’instar de l’Europe. Nous pouvons même avoir l’audace de dire que l’Église vit de la mission puisqu’elle en fait son moteur à propulsion dans le monde. Elle le confirme en se définissant au concile Vatican II comme missionnaire par nature et fait de l’évangélisation une part importante de sa vie. Tout au début de son pontificat, le Pape François en écrivant Evangelii gaudium, indiquait qu’il écrivait aux chrétiens « pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice » et confirmait ainsi cette vocation de l’Église. Nous réalisons par sa durée dans le temps et l’histoire humaine, la capacité de l’actualisation perpétuelle de la question de l’évangélisation. Cette capacité devient elle-même une nécessité à l’observation de notre monde en constante mutation. De même, l’évangélisation se dote de ces mises à jour en se renouvelant dans la nouvelle évangélisation qui est devenue depuis quelques années canevas de réflexion sur toute la mission de l’Église universelle et des églises particulières.

L’Église vit et se développe depuis toujours grâce à son caractère missionnaire qu’elle tient essentiellement de la Sainte Trinité puisque la mission se déploie dans l’envoie que fait le Père du Fils et que ce dernier fait de leur Esprit vers nous. C’est seulement après réception de l’Esprit Saint que nous pourrons être des témoins du Seigneur jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Actes 1,8). Si nous reconnaissons donc que la mission vient de Dieu et qu’elle est le souffle de vie de l’Église dont nous sommes les membres, nous mettrons tout en oeuvre afin d’en être des fidèles participants pour notre propre survie en Église. J’ose dire qu’il n’y a pas d’Église sans mission. Si elle existait, elle manquerait de dynamisme et son étiolement se ferait constaté aussitôt. De l’exemple des missionnaires qui nous ont précédé depuis les temps apostoliques avec Ss Pierre, Paul, Thomas, pour ne citer que ceux-là, nous apprenons que l’Église ne peut pas être sans être en constante ouverture vers l’ailleurs, c’est-à-dire sans être en mission. Il nous incombe la tâche de constamment renouveler l’Église en nous insérant dans sa mission et à la continuer malgré les difficultés que nous pourrons y rencontrer.

Jacob Schiméa SENOU, SMA