3 juillet 2025

HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C

« Chaque arbre se reconnaît à son fruit » (Luc 4, 44)

 « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre : ainsi la parole fait connaître les sentiments », dit Ben Sira dans la première lecture. Il nous fait comprendre ainsi qu’il est important de connaître en profondeur les personnes que l’on côtoie, celles par exemple avec lesquelles nous vivons ou travaillons, pour que nous puissions en apprécier les qualités, rendre grâce pour ce qu’elles sont ou ce qu’elles peuvent offrir. Mais pour bien les connaître, avant de les juger, il faut les faire parler, les écouter et apprécier leur parole comme un don.

La personne humaine est en effet un être sacré, rappelle Paul dans la deuxième lecture. Même si elle est trop souvent visitée par le péché et qu’elle doit lutter, avec la grâce de Dieu pour s’en débarrasser et se purifier, elle porte aussi en elle quelque chose d’immortel, que même la mort ne pourra pas détruire et qui sera transformée. L’être humain, dès son arrivée sur la terre, porte en effet en lui des germes de vie éternelle et de résurrection, germes qui lui sont donnés comme un héritage transmis grâce à Celui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, prémisses de ceux qui se sont endormis.

L’évangile de ce jour reprend ce que dit Ben Sira dans la première lecture, que tout arbre bon donne de bons fruits alors que, d’un arbre mauvais on ne peut attendre que de mauvais fruits ou des fruits pourris. Ce message est adressé aux personnes qui sont en charge de guider les communautés. On attend d’elles que leur ministère soit porteur de bons fruits en eux d’abord et aussi dans les personnes qu’ils sont chargés de guider. Qu’ils ne soient pas des guides aveugles, car ils risquent d’amener leurs communautés dans le trou, ou dans les ténèbres, alors qu’ils sont chargés de les conduire vers la lumière. Ils ne peuvent pas enlever la paille qui est dans l’œil de leur frère, si eux-mêmes sont aveuglés par une immense poutre qui leur ferme complètement l’œil. Les guides de communautés ont été préposés pour cela, soit parce qu’ils sont naturellement orientés vers ce genre de ministère, soit aussi parce qu’ils en ont reçu la charge de la communauté elle-même et de Dieu. Ils sont ainsi dépositaires de dons spéciaux, d’une Parole particulière, qu’il leur revient de mettre en œuvre et d’utiliser pour le bien des personnes vers lesquelles ils sont envoyés. C’est un don, c’est une responsabilité qui les engage sur un chemin de partage de la lumière qu’ils ont reçue, c’est la part active qu’ils se doivent de restituer à Dieu et à la communauté pour les dons reçus. « L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon. » S’ils ne font pas preuve de lucidité et de clairvoyance, ils s’égarent et mènent à la ruine ceux qu’ils ont la responsabilité de conduire, à la suite du Christ, sur le chemin de la vérité et de la vie.

 « Ainsi, mes frères bien aimés, écrit Paul à la fin de la deuxième lecture, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue. »

Jean-Marie Guillaume, sma