HOMELIE
La résurrection, personne n’a été témoin oculaire de son déroulement. Cependant il y a des preuves qui attestent de l’effectivité de sa réalisation. Au nombre de celles-ci figurent les apparitions de Jésus ressuscité à ses disciples dans diverses circonstances. L’évangile d’aujourd’hui nous relate, selon saint Jean, son apparition aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade. Celle-ci est suivie de la pêche miraculeuse, du partage d’un repas et de l’envoi en mission.
En effet, le but de toutes ces preuves et plus particulièrement des apparitions et des gestes de Jésus après sa résurrection, est de raffermir la foi des apôtres qui sombrent dans la déception, le désespoir le découragement et la perte de la foi. Une fois réconfortés, ils sont invités à être témoins du ressuscité contre vent et marré.
Ce témoignage nécessite l’audace et le courage. La première lecture de ce jour nous le montre bien. Il leur avait été interdit de parler de Jésus ressuscité. Ils ont continué à le faire ; les brimades et les humiliations n’ont pas réussi à les dissuader ; bien au contraire, ils sont repartis « tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. » (Ac 5,41). Les paroles de victoire, de triomphe et de louange de la deuxième lecture sont un langage codé pour encourager les chrétiens persécutés à rester fermes dans la foi. Il les encourage à rendre gloire à l’Agneau immolé vainqueur de la mort et du péché.
Tout ceci nous révèle le courage de l’Église primitive à travers ces nombreux martyrs. Aujourd’hui encore l’Église n’en pas moins besoin tellement elle est secouée qu’on se demande si elle a encore un avenir. Ce fut certainement une des questions qui ont poussé les disciples, comme Pierre et ses amis, après la mort de Jésus à retourner à leurs occupations habituelles. Et c’est là au cœur de leurs activités avec leur doute, peur et découragement que Jésus les rejoint. Il se trouve donc devant des pécheurs fatigués et déçus de n’avoir rien ramené.
Alors Jésus leur dit : « Jetez les filets à droite de la barque et vous trouverez. » Et là, le résultat fut au delà de leurs espérances. Le texte nous parle de 153 poissons symbolise de tous les peuples de la terre connus à cette époque. A travers ceci, jésus nous dit que l’Eglise est appelée à rassembler tous les peuples de la terre pour les conduire Lui pour repas des noces. Nous sommes donc tous appelés à annoncer cette bonne nouvelle à temps et à contre temps car c’est Jésus qui agit dans le cœur de ceux et celles qui l’entendent pour des résultats qui dépassent notre entendement.
La réalisation de tout ceci est tributaire d’un amour sans faille aussi bien à l’égard de Celui qui nous a appelés qu’envers ceux à qui nous sommes envoyés. Par trois fois Pierre avait renié son Maître par trois fois de suite il lui affirmer son amour. Ce triple aveu d’amour est désormais le chemin de sortie pour Pierre qui reçoit la miséricorde de son maître. Par là comprenons que les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés, des gens qui ont accueilli la miséricorde de Dieu qui ne connaît pas de limite.
De la même manière, le christ nous rejoint tous là où nous sommes pour raviver notre espérance. Pour lui, il n’y a pas de situation désespérée. Comme Pierre, nous sommes tous invités à nous engager en lui faisant confiance sur parole. Comme lui, nous sommes envoyés dans ce monde pour témoigner de l’espérance qui nous anime. C’est à tous et à chacun que le Christ ressuscité veut manifester sa miséricorde. Lui-même nous dit qu’il est venu “chercher et sauver ceux qui étaient perdus”. Il veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.
L’essentiel des textes de ce jour est que le Christ ressuscité est toujours là, même s’Il est invisible. Il ne cesse de nous rejoindre au cœur de nos vies, de nos activités, de nos doutes et de nos épreuves. Il vient nous pardonner, nous relever et faire renaître en nous la confiance. La nourriture qu’il nous propose pour refaire nos forces, ce n’est plus du poisson grillé, mais son Corps et son Sang. Comme Pierre, soyons non seulement confirmés dans son amour mais aussi ses témoins et les messagers de son amour.
Pour se faire, appelons Marie, que nous honorons de façon particulière ce mois de Mai, et “aussitôt”, elle accourt vers nous avec Jésus en elle comme à la visitation ou près d’elle comme au noces du Cana et au pieds de la croix. C’est avec Jésus et Marie que nous pourrons être “disciples et missionnaires”.
Patrice Dossoumou, sma