1 juillet 2025

Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire, C

« Vous serez mes témoins »

Chaque année, en octobre, lors du mois missionnaire et plus précisément le 3ème dimanche de ce mois, l’Eglise donne rendez-vous aux fidèles pour raviver leur élan missionnaire et nous rappelle que, si nous avons reçu la foi et la parole de Dieu, c’est pour que nous puissions en vivre et partager ce que nous avons reçu. Le thème de cette journée, déjà suggéré par le Pape François au jour de l’Épiphanie, consiste en la citation tirée des Actes des Apôtres : « Vous serez mes témoins » (Ac 1, 8). Cette exhortation était adressée aux Apôtres qui avaient suivi Jésus au cours de son itinéraire terrestre et qui venaient de recevoir la promesse du don de l’Esprit Saint. Les Apôtres avaient beaucoup reçu grâce à la fréquentation de Jésus et au don de l’Esprit. La même exhortation est adressée aujourd’hui à tout chrétien qui depuis son baptême chemine avec Jésus et a reçu aussi l’Esprit Saint et fréquente les Écritures comme Timothée d’après la deuxième lecture.

Au cours de cette année, l’Eglise nous a proposé spécialement deux témoins, vivant l’humble quotidien des jours, mais qui se sont laissés façonner par la grâce divine. Il s’agit d’abord de Charles de Foucauld, qui a passé une partie de sa jeunesse à Strasbourg, et qui a été officiellement canonisé à Rome le 15 mai. Son témoignage de vie est celle de la reconnaissance d’une présence discrète et humble du Christ dans un milieu pluri-religieux. Ce témoignage, un bon nombre de missionnaires des Missions Africaines en Afrique l’ont pratiqué. Le deuxième témoin est Pauline Jaricot, une jeune et humble personne en milieu populaire, initiatrice d’un partage de la présence de Jésus dans la vie ordinaire et d’un partage financier pour la mission lointaine. Elle a été béatifiée à Lyon le 22 mai de cette année.

Les lectures qui nous sont proposées en ce dimanche nous disent ce que peut être la force de la foi et de la prière. C’est la foi en la présence de Dieu dans son peuple et dans la supplication incessante adressée à Dieu qui, selon la première lecture, fait que le peuple d’Israël a pu s’assurer la victoire contre les Amalécites, leurs ennemis de ce temps-là. Dans La deuxième lecture, Paul rappelle à Timothée, « son véritable enfant dans la foi » (1 Tm 1,1) qu’il a reçue la bénédiction, dès son jeune âge, de faire partie d’une famille où la foi se transmettait de grand-mère au petit fils et se fortifiait par la fréquentation et la méditation des Écritures. C’est un cadeau précieux que Timothée avait reçu, comme chaque personne qui reçoit la foi, mais ce cadeau doit aussi être partagé et transmis. Finalement, l’évangile nous rapporte la très belle parabole de Saint Luc, unique dans les évangiles, qui montre aussi la force de la prière. Il décrit la persévérance d’une veuve, qui demande justice à un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les droits humains. À force de supplication, elle parvient à obtenir justice. Cette parabole est une invitation adressée à tout chrétien de ne pas se décourager dans la prière. Comme le juge qui finalement répond à la supplication de la veuve, Dieu, à plus forte raison car il est surtout Père et Dieu de miséricorde, saura répondre à la prière incessante de la personne qui crie vers lui.

Mais Jésus de conclure cette parabole avec une réflexion ambigüe : « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur le terre ? » Car la foi est une condition essentielle pour pouvoir prier. Cette réflexion de Jésus nous ramène à l’exhortation de Paul, dans la deuxième lecture, demandant à son disciple de tout faire pour raviver sa foi et la transmettre, pour nourrir sa foi par la méditation et la fréquentation des Écritures, car la foi est en vue du salut.

Jean-Marie Guillaume, SMA.