HOMELIE DU TRENTIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Journée de la Mission Universelle de l’Église : « Vous serez mes témoins »
Chers amis dans le Christ, en célébrant la journée de la Mission Universelle de l’Église en ce jour, nous sommes appelés à nous rappeler d’une seule chose : nous sommes tous des missionnaires, ou du moins, nous sommes appelés à l’être. C’est comme si chacun de nous pouvait répéter ces mots de Saint Paul que nous avons entendus dans la deuxième lecture : « Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent ». Le missionnaire est donc essentiellement, celui qui brave les obstacles pour annoncer partout où il est, la Bonne nouvelle de Jésus. Le missionnaire est donc celui qui a le souci de la foi et qui peut partager ses convictions avec tous et partout. Cette vocation est commune à tous les baptisés.
Cependant, les chemins de la foi et les routes d’un missionnaire ne sont jamais facile à prendre. Ces chemins ont amené Paul dans une prison à Rome et il sait qu’il n’en sortira que pour être mis à mort. Mais il est convaincu qu’il recevra au-delà de cette mort physique, la couronne de justice. […] Chacun de nous ici, témoins de la foi, nous savons combien il est difficile de nos jours de se montrer et de s’affirmer comme chrétien, comme disciple du Christ. Surtout, quand on est jeune, on devient sujet à des moqueries, tes camarades te disent que tu es « Old school ». Voilà un peu les difficultés du chemin d’un missionnaire qui garde intact sa foi. Si nous voulons demeurer des missionnaires de Jésus-Christ en ce monde, assurons-nous de préserver la foi.
C’est ce souci de préserver la foi qui a conduit Ben Sira le sage à ouvrir une école de sagesse à Jérusalem dans les années 180 avant Jésus-Christ. Au milieu de la nouvelle culture grecque libérale qui pourrait déformer la foi et notre image de Dieu tout comme notre culture contemporaine, Ben Sira nous livre ce que nous avons entendu ce matin : la proximité de Dieu avec le pauvre, l’orphelin, la veuve et l’opprimé. Il va jusqu’à dire : les larmes de la veuve descendent sur les joues de la veuve. Voilà une belle manière d’exprimer la tendresse de Dieu pour ceux qui se reconnaissent démunis, et dans une situation de précarité devant Dieu. Puisque c’est souvent dans nos situations de précarité que nous avons les meilleures dispositions pour prier. Chers amis, si vous avez déjà traversé une situation dans laquelle vous vous rendez compte que vos capacités, votre argent, vos connaissances ne peuvent pas vous aider. Et que seule la prière, peut vous soutenir dans cette situation de pauvreté, alors, vous pouvez prier de tout votre cœur et vous tendre complètement vers Dieu. Oui, nous ne pouvons prier réellement que quand nous avons pris conscience de notre précarité.
C’est exactement la leçon que Jésus nous propose dans la parabole du pharisien et du publicain dans l’évangile de ce matin. Seul, celui qui reconnaît sa petitesse, la précarité devant Dieu est capable de se faire rendre justice par Dieu.
C’est attitude de la précarité devant Dieu, est celle qui est proposée à tous les missionnaires en ce jour, et donc à chacun et à chacune d’entre nous. Puissions-nous apprendre à être des missionnaires à genou.