HOMELIE DU CINQUIEME DIMANCHE DU TEMPS DE PÂQUES, C
Par quoi reconnaît-on les disciples du Christ ?
« Je vis la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel d’auprès de Dieu, belle comme une épouse, parée, pour son époux », ou encore, « voici la demeure de Dieu parmi les hommes, ils seront son peuple, et Dieu avec eux, sera leur Dieu ». Ces deux paroles tirées de la deuxième lecture d’aujourd’hui, portent le thème d’une alliance de Dieu avec l’humanité. La conséquence de cette union est que « la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur ». Je pense que chacun de nous surtout en ces heures de troubles que nous vivons dans le monde, aspire à une vie si paisible, sans cri ni douleur. Ce renouvellement que Dieu promet est représenté par la destruction de la mer. Nous nous rappelons que la mer est la représentation des forces du mal. Dieu les écartera comme il l’a fait pour le peuple d’Israël à leur sortie d’Égypte. C’est la tranquillité à laquelle nous aspirons tous. Nous le demandons pour le peuple Ukrainien en particulier. Cependant, l’Apocalypse de Saint Jean duquel sont tirés ces mots nous rappelle que c’est une vision. Il vient de mettre au présent une réalisation du futur. Ce texte est écrit pour donner de l’espoir au peuple chrétien alors qu’il était sous la persécution romaine et il peut nous donner aussi ce même espoir. L’espoir d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle. La seule difficulté est que cette création nouvelle ne peut pas se réaliser sans nous.
A chacun de nous est demandée une petite contribution : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Le commandement de l’amour du prochain existait bien avant que Jésus ne vienne sur terre. Les Juifs l’enseignaient, les bouddhistes aussi. La nouveauté dans le commandement que Jésus donne à ses disciples se trouve dans ces mots : « comme je vous ai aimés ». Comment a-t-il aimé ? Deux propositions nous viennent en esprit. La première, il était au dernier repas avec ses disciples et il venait de se lever de table pour laver leur pied comme un serviteur. Ensuite, il leur dit : comme je vous ai aimé, faites de même. Son amour passe d’abord par le service aux autres. Jésus n’ignore pas qu’il y a parmi nous ou ailleurs, des personnes pour qui nous n’avons pas assez d’affection, des personnes que nous n’aimons pas trop rencontrer ou des personnes que nous détestons tout simplement. Son invitation n’est pas d’abord d’augmenter notre affection pour ces personnes. Non ! Son invitation consiste d’abord à nous demander de nous mettre au service de tout le monde quand il y a besoin. « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples ». Le disciple du Christ est reconnu par le service qu’il rend aux autres et cela est la première expression de son amour. La seconde expression qui rejoint la première est ceci : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Donner sa vie ne signifie pas d’abord se donner la mort. Non ! Cela signifie plutôt, sortir de soi même pour aller à la rencontre de l’autre comme Jésus l’a toujours fait.
Mes sœurs et mes frères, parfois, nous n’avons pas besoin de dire aux autres que nous sommes des disciples du Christ. Ils le verront eux-mêmes par le service que nous rendons à l’humanité. Que Dieu nous aide à collaborer avec lui dans son projet de renouvellement de notre monde.
Jacob SENOU, SMA