1 juillet 2025

Dix-septième Dimanche du temps ordinaire, C

HOMELIE DU DIX-SEPTIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

« Notre Père »

Chers amis dans le Christ, nous retrouvons dans l’évangile de ce jour, la prière la plus connue dans toute la chrétienté. Cette prière est plurielle dans le sens où elle nous met, non pas seulement en relation verticale avec Dieu quand nous disons « Notre Père », mais aussi en relation horizontale avec nos frères et sœurs les humains. En faisant cette prière, aucun de nous ne dit : « Mon Père qui es aux cieux ». Nous disons bien : « Notre Père qui es aux cieux ». Nous nous rappelons ainsi qu’ayant un même Père, nous sommes tous des frères et sœurs. La fraternité ou la sororité que nous partageons tous comme des humains est le lien qui nous invite à la solidarité. La solidarité, je la prends comme l’opposé de l’indifférence. Elle peut se déployer dans des aspects matériels, spirituels, dans l’attention que nous portons les uns aux autres etc.

La solidarité a poussé Abraham à se transformer en avocat de Sodome et de Gomorrhe devant la justice divine. Pour la première fois dans la Bible, l’homme pouvait essayer de discuter avec Dieu pour changer sa manière d’agir envers nous. Nous connaissons peut-être le récit de Sodome et de Gomorrhe comme des villes où régnaient l’impunité, la débauche et tous les vices que vous pouvez imaginer. Le Seigneur voulait donc mettre fin à cela en détruisant ces villes. Abraham l’invite à jeter son regard de miséricorde sur les habitants à cause des quelques justes personnes qui y seraient. Il commence son marchandage à partir de 50 justes pour finir avec 10 (c’est pour cela que les juifs ne prient pas à la synagogue s’il n’y a pas au moins dix hommes présents). Il est après tout « un bon juif et il doit savoir marchander » (…). Dans le cas d’Abraham, il devient un intercesseur pour les autres.

Vous et moi faisons autant qu’Abraham chaque fois que nous prions pour les autres, comme nous allons encore le faire dans la prière universelle au cours de cette messe. J’estime pour cela, qu’il est nécessaire de prendre au sérieux les personnes qui nous demandent de prier pour elles. De même, nous-mêmes devons demander librement aux autres de prier pour nous et avec nous quand il y a besoin. Chaque fois que nous élargissons notre prière sur les différents sujets de notre monde, nous accomplissons un acte de solidarité et nous ne devons jamais nous en lasser. Je pense que nous avons le droit et le devoir d’importuner Dieu, de crier vers Lui quand ça ne va pas pour nous et autour de nous. C’est à cela que nous invite Jésus quand il raconte à ses auditeurs son récit de l’ami qui nuitamment cherche à emprunter trois pains à son ami. Même si Dieu sait déjà ce dont nous avons besoin, il nous est demandé de lui rappeler « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». C’est-à-dire de tendre les mains pour accueillir ce qu’il nous donne afin que nous puissions ensemble contribuer à bâtir son royaume dans ce monde.