1 juillet 2025

Sixième Dimanche de Pâques, C

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, et chez lui nous ferons notre demeure (Jn 14, 23)

L’évangile de ce jour évoque l’ambiance qui régnait autour de Jésus avant sa passion. Il avait fait comprendre à ses disciples qu’il allait être persécuté et qu’il devait s’en aller. Ses paroles les dérangent profondément « Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé », dit Jésus. « Vous avez entendu ce que je vous ai dit : je m’en vais et je reviens vers vous ». Jésus a quitté cette terre, la fête de l’Ascension va nous le rappeler de façon concrète. Mais il est toujours présent par son amour et sa parole en ceux qui savent l’aimer : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole… » Sa parole consiste à dire sans cesse que Dieu est Père : « Mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et chez lui, nous ferons notre demeure. »  C’est une parole forte, extraordinaire, nous sommes la demeure de Dieu, l’habitation de Dieu, Dieu habite en nous.

Un jour, dans une séance de catéchèse l’instituteur demanda aux enfants « qui est Dieu ? » L’un des enfants a levé la main et a dit : « Dieu est notre père. Il a fait la terre, la mer et tout ce qu’elle contient. Il nous a fait ses enfants » Belle réponse ! L’instituteur prolongeant la réflexion posa une nouvelle question : « Comment savez-vous que Dieu existe, si vous ne l’avez jamais rencontré ? » Toute la classe est restée silencieuse. Pierre, un petit enfant très timide, a levé le doigt et a dit : « Ma mère dit que Dieu est comme le sucre dans mon lait le matin. Je ne le vois pas, mais sans lui mon lait n’aurait pas de goût ! Dieu existe. Il est toujours au milieu de nous, même si nous ne le voyons pas. Sans lui notre vie resterait sans goût ». L’instituteur a souri et il a dit : « Très bien, Pierre, par toi aujourd’hui j’ai appris beaucoup de choses. »

Jésus, d’après l’évangile de ce jour, avant de quitter ses disciples, leur donne deux cadeaux :

          Le premier cadeau est l’Esprit Saint, dont nous allons célébrer la venue à la Pentecôte. Il nous fera nous souvenir de tout ce que Jésus a dit et nous aidera à comprendre ses paroles et à les aimer.

          Le deuxième cadeau est la paix : « Je vous laisse la paix, je vous donne la paix. » Nous connaissons bien ces paroles puisque nous les recevons à chaque Eucharistie avant la communion. Cette paix, qui n’est pas à la manière du monde, va bien au-delà du bien-être, de la santé, de la sécurité, elle est plus secrète, plus intérieure, elle est une sérénité qui nous rend capables de traverser toutes les turbulences internes, elle est abandon de Dieu, présence de Dieu, joie de Dieu.

L’auteur de la deuxième lecture, tirée de l’Apocalypse, affirme que, dans sa vision de l’Église, il n’a pas vu de sanctuaire, car le sanctuaire, c’est le Seigneur lui-même présent en son peuple édifié sur les douze apôtres. Ces apôtres d’après la première lecture ont beaucoup peiné pour organiser l’Église dans l’harmonie et dans la paix de Dieu, en faisant face à des problèmes d’intégration et de reconnaissance des différentes cultures en son sein. Cette Église est la nôtre aujourd’hui et peine toujours à s’organiser et à se construire dans l’harmonie sous l’action de l’Esprit Saint.

Jean-Marie Guillaume, sma.