14 septembre 2023

7ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

7ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Lv 19, 1-2.17-18 ; Ps 102 (103); 1 Co 3, 16-23; Mt 5, 38-48

Soyez saints car moi le Seigneur votre Dieu je suis saint. Voilà un appel qui fait retentir l’invitation à la responsabilité vis-à-vis de nos prochains dans l’amour. Cette maxime qui convoque à l’imitation de Dieu est un appel qui se veut si vrai qu’il implique la nécessité d’une correction juste et vraie de ses proches sans compromission coupable d’une part et le devoir de ne pas vouloir le mal pour l’autre ni se réjouir d’un éventuel malheur qui le frappe d’autre part. « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur. Mais tu devras réprimander ton compatriote, et tu ne toléreras pas la faute qui est en lui. Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. ». C’est une invitation à une charité colorée de miséricorde qui est une expression parfaite de l’amour et de l’amour même de l’ennemi.

L’évangile abonde dans le même sens avec la loi d’or qui vient renverser la loi de Talion. Le Christ venu non pas pour abolir la loi mais pour l’accomplir, lui donne sa parfaite expression qui est un amour inconditionnel du prochain comme réponse à l’amour de Dieu dont nous sommes bénéficiaires dans le Christ. Il est question de la vraie charité qui s’exprime par le pardon, et la générosité contrairement à la loi du Talion qui appelle à une équité : œil pour œil et dent pour dent autrement dit le bien pour le bien et le mal pour le mal qui répond à une réaction normale de tout être humain nanti du bon sens. Le Christ, non seulement, nous invite à ne pas riposter à toute personne qui nous provoque, nous contraint ou nous fait une demande désobligeante mais lui offrir ce qui lui donnera satisfaction et plus aller au-delà de son attente.  « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! ». Voilà ainsi tracé pour nous le chemin de la perfection, la voie de la sainteté.

Mais nous pouvons facilement objecter que ce que le Christ nous demande paraît humainement impossible. Car notre première réaction est de nous défendre et de répondre au mal par le mal. Nous préférons ne pas rencontrer ceux qui nous détestent, car il est difficile de ne pas les ignorer ou leur montrer une petite réaction de notre indignation. Il est difficile de renoncer à la vengeance, si subtile soit-elle, de les aimer et de prier pour eux. Toutefois quand on considère jusqu’où mène l’escalade de la violence : haine, vengeance, meurtre et guerre, la voix de la conscience sinon celle de la foi ne nous interpelle-t-elle pas à une révision de nos réactions primaires voire instinctives de la violence à la violence ? Fut-il comme la brise légère au milieu des tumultes, des vents, des brouillards et des ouragans fracassants, elle nous appelle à imiter notre Père qui «  fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » ?

Tournons-nous donc vers Jésus qui lui-même a vécu cet amour toute sa vie terrestre jusqu’ à son sommet lors de sa Passion, qui l’a conduit à la mort et disons lui : Jésus, accorde-nous cette grâce de nous laisser dépouiller de tout orgueil et amour-propre pour être capable d’aimer comme toi et docile à ton Esprit Saint nous nous laisserons transformer par ton amour. Ainsi, ta lumière brillant à travers nous éclairera notre monde de ta présence. 

Père Dossoumou Patrice, SMA.